• Histoire

    L'Éthiopie est l'État indépendant le plus vieux d'Afrique, né il y a près de 3 000 ans. L'Histoire de cet État débute vers le VIIIe siècle av. J.-C. avec la formation du royaume D'mt, depuis divers régimes se sont succédé: le Royaume d'Aksoum, l'Empire d'Éthiopie, le gouvernement du Derg, la République populaire démocratique d'Éthiopie et l'actuelle République fédérale démocratique d'Éthiopie.

    Préhistoire et Antiquité 

    Articles détaillés : Royaume de D'mt et Royaume d'Aksoum.
    Un des vestiges du royaume de D'mt : les ruines du temple de Yeha, dans le Tigré, Éthiopie.

    Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité[4], l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'hominidés remontent à 3 ou 4 millions d'années. L'apparition de l'homo erectus et de l'homo sapiens dans la région se situe entre 1,7 million et 200 000 ans avant notre ère. Il existe assez peu de données sur l'Éthiopie sous l'antiquité qui semble avoir fait partie du pays de Pount (-3000 - -1000).

    Les stèles d'Aksoum avec celle d'Ezana au centre. Patrimoine mondial de l'UNESCO[5].

    Le royaume D'mt (IIIe ‑ Ve siècle av. J.-C.) est généralement considéré comme la première forme organisée d'un État éthiopien. Très peu de traces archéologiques ont subsisté de ce royaume qui aurait eu des relations très étroites avec le royaume sabéen au Yémen. Certains historiens modernes considèrent pourtant que la civilisation D'mt est indigène et qu'elle n'aurait subi que peu d'influence sabéenne ; d'autres estiment qu'elle serait un mélange entre la culture sabéenne dominante et une culture indigène[6],[7]. Après la chute du royaume de D'mt au Ve siècle av. J.-C., divers royaumes ont dominé la région jusqu'à l'émergence, au Ier siècle av. J.-C., du royaume d'Aksoum, premier empire important de l'Histoire éthiopienne.

    Le Royaume d'Aksoum à son apogée.

    Le royaume d'Aksoum constitue le premier grand État connu d'Afrique, sa capitale, Aksoum, est une ville cosmopolite où vivent des Juifs, des Grecs et des populations d'Arabie du Sud. Situé au bord de la mer Rouge, le royaume prospère grâce à l'exportation de produits primaires, se développe autour du commerce et commence à contrôler les principales routes maritimes passant par la région[h 2]. L'élément caractéristique d'Aksoum est la pratique de l'écriture avec le développement de l'alphabet éthiopien[h 2]. Vers 330, Ezana, Negus d'Aksoum se convertit au christianisme, qui devient la religion officielle[h 3], adoptée par la population locale majoritairement juive et païenne[h 3]. Vers la fin du VIe, les gouverneurs aksoumites et les garnisons militaires installées en Arabie méridionale sont expulsées par les forces locales avec le soutien des Perses[h 4]. Son déclin se poursuit avec l'expansion de l'Islam vers la moitié du VIe qui menace l'hégémonie maritime d'Aksoum[h 4]. La destruction par les Arabes du port d'Adulis affectent les revenus de l'État, déstabilise l'autorité du royaume et aggrave les troubles internes[h 4]. Le manque de sécurité rend les routes caravanières impraticables, l'accès à la mer est toujours plus compliqué et les ressources naturelles s'épuisent[h 5]. Tous ces facteurs contribuent à la chute d'Aksoum et au déplacement du pouvoir politique éthiopien vers le sud[h 5].

    Le Moyen Âge éthiopien

    Les Zagwés et la restauration salomonide

    Bete Giyorgis, une des Églises rupestres de Lalibela constituant l'héritage le plus célèbre de la dynastie des Zagwés.

    Vers 990, le royaume aksoumite s'effondre définitivement. En raison de la progression de l'Islam depuis les côtes, l'Éthiopie s'est repliée vers l'intérieur des terres et divers prétendants s'affrontent pour le contrôle du centre du pays[h 6]. Vers 1140[h 6], les Zagwés, une famille du Lasta, arrivent au pouvoir. Elle domine initialement la partie septentrionale de sa province d'origine mais à partir du début du XIIIe, elle étend son contrôle sur le Tegré, le Bégemeder et l'actuel Wello[h 7]. La structure féodale de l'Empire offre aux seigneurs régionaux une relative autonomie[h 7]. Le souverain le plus célèbre est Gebre Mesqel qui ordonne la construction d'un ensemble d'églises taillées dans la roche[h 7]. Le soutien de l'Église éthiopienne orthodoxe assure aux Zagwés leur suprématie[h 8].

    En 1270, le dernier souverain zagwé, Yetbarek, est renversé par Yekouno Amlak. L'arrivée au pouvoir de ce dernier marque la restauration de la dynastie salomonide qui régne de manière presque continue jusqu'en 1974[h 9]. Pendant presque trois siècles, le pays vit une période de développement culturel, administratif, d'extension territoriale et de guerres contre les sultanats musulmans voisins installés au nord et au sud de l'Éthiopie chrétienne[h 10]. Cette phase de l'Histoire éthiopienne est parfois surnommée l'« Âge d'or de la dynastie salomonide». Amda Syon I mène les premières grandes conquêtes territoriales durant les trente années de son règne (1314 - 1344)[h 11] ; une expansion consolidée par Dawit I et Yeshaq I de la fin du XIVe au début du XVe[h 12].

    En addition à ses succès militaires, l'Éthiopie connaît une phase de développement du christianisme orthodoxe et de la littérature nationale. Dans ce domaine Zara Yaqob semble être le souverain emblématique. Durant son règne de 1436 à 1468, il convertit les païens du Damot et du Godjam et participe aux débats théologiques[h 13]. Il est également un grand auteur, son œuvre la plus connue demeure le Metsehafe Berhan (Livre de la Lumière)[h 14]. Durant ces siècles, diverses réformes administratives et financières réorganisent l'Empire. Un des éléments caractéristiques de cette période est le déplacement continu de la cour, une pratique à laquelle ont recours la majorité des souverains et qui leur permet de garder un contact avec les gouverneurs régionaux tout en assurant le contrôle du territoire éthiopien[h 15].

    Guerre, troubles et déstabilisation de l'autorité impériale

    Lebne Dengel, un des souverains éthiopiens ayant lutté contre les forces d'Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi.

    Cette phase de prospérité s'achève au début du XVIe siècle, sous Lebne Dengel. Les troubles économiques et la forte poussée démographique dans les sultanats islamiques conduisent, en 1527, à l'éclatement d'une guerre entre des forces musulmanes menées par Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi, dit Ahmed « Gragne » (gaucher en amharique) et l'Empire chrétien éthiopien[h 16]. Soutenues par les Ottomans, les troupes d'Ahmed remportent une série de victoires et en 1535, l'Empire éthiopien semble sur le point de s'effondrer[h 17]. Néanmoins, le cours du conflit va changer à partir de 1541, avec l'arrivée des Portugais auxquels Lebne Dengel a fait appel. Le 21 février 1543, à l'issue de la bataille de Wayna Daga, Ahmed est tué et son armée défaite, laissant derrière lui un pays en ruine et fragilisé[h 18].

    Face à la faiblesse de l'Empire, les Oromos vont migrer du Balé et du Sidamo, vers le nord, le centre et l'ouest de l'Éthiopie ; ces mouvements de population vont durer trois décennies de 1550 à 1580[h 18]. La fragilité de l'Éthiopie a encouragé la venue des jésuites. Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, ceux-ci parviennent à imposer le catholicisme au souverain Sousnéyos qui se convertit en 1621[h 19]. Les protestations s'en suivant se transforment en une véritable guerre civile et Sousnéyos abdique le 14 juin 1632, en faveur de son fils Fasilides[h 20].

    En 1632, le nouveau souverain fonde Gonder où il fait construire un château[h 21]. La nouvelle ville devient la capitale du pays ainsi qu'un important centre religieux et commercial. L'année 1632 marque le début de la période gonderienne qui prend fin en 1769 et pendant laquelle les divisions doctrinales de l'Église, la percée de l'islam et la lutte contre les offensives oromos conduisent vers un effondrement annoncé[h 21]. Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, la stagnation économique et la déstabilisation de l'autorité impériale poussent les seigneurs locaux à prendre toujours plus de pouvoirs[h 21].

    En janvier 1769, avec le meurtre de Iyoas Ier débute le Zemene Mesafent (« l'Ère des Princes »)[h 22]. Jusqu'en 1855, une série de souverains aux pouvoirs limités règnent à Gonder[h 23] ; les véritables détenteurs du pouvoir sont les maires de palais et les seigneurs locaux. Le Zemene Mesafent constitue une phase de stagnation économique, les innovations étant dissuadées par les guerres incessantes[h 24]. La population éthiopienne a particulièrement souffert durant cette période et au cours des années 1830, une ancienne prophétie ressurgit selon laquelle un souverain arrivera au pouvoir, instaurera un règne juste et assurera la paix au pays[h 25]. Vers la moitié du XIXe siècle, les exploits militaires d'un jeune Kassa Hailou semblent annoncer l'avènement de ce monarque tant attendu.

    Centralisation et indépendance : la construction de l'État éthiopien moderne

    L'Empire éthiopien face aux menaces étrangères

    En plein partage de la Corne de l'Afrique, l'Éthiopie reconstitue un Empire afin de résister, avec succès, à l'assaut colonial.
         Empire éthiopien avant les conquêtes de Menelik II (1875)      Empire éthiopien après les conquêtes

    De 1855 au début du XXe siècle, trois souverains importants se succèdent. Le premier est Téwodros II dont le couronnement en 1855 marque la fin du Zemene Mesafent et le début de l'histoire moderne du pays[h 26]. Premier véritable modernisateur, il lance le processus d'unification et de centralisation qui prend fin en 1974, avec la chute de Haile Selassie I. Néanmoins, les réticences des gouverneurs locaux devant les mesures adoptées et les différends diplomatiques avec la Grande-Bretagne conduisent à sa chute en 1868[h 27]. Après un bref règne de 1868 à 1871 de Tekle Giyorgis, Yohannes IV, le deuxième grand souverain, arrive au pouvoir en janvier 1872. Moins centralisateur que Téwodros II, il assure néanmoins la suprématie de la fonction Negusse Negest et parvient à construire une unité nationale qui s'est effondrée tout au long du siècle passé.

    Menelik II à la bataille d'Adoua, une victoire assurant à l'Éthiopie le maintien de son indépendance.

    Toutefois, l'ouverture du canal de Suez favorise les convoitises étrangères sur son Empire qui le détournent des questions de politique interne. De 1875 à 1889, il défend les frontières éthiopiennes contre trois pays. Tout d'abord les Égyptiens, auxquels il inflige une lourde défaite en 1875-1876. Ensuite, les Italiens, installés à Metsewa depuis 1885, sont vaincus à la bataille de Dogali en 1887 par le général de Yohannes, Ras Alula Engida. Enfin, Yohannes affronte les troupes madhistes. Le 10 mars 1889, le lendemain de la bataille de Metemma, il meurt suite aux blessures, payant de sa vie la défense du territoire éthiopien.

    La même année, le Negus du Shewa est proclamé Negusse Negest sous le nom de Menelik II. Le troisième grand souverain de cette fin de siècle accélère le processus d'unification et de modernisation tout en faisant face à la menace coloniale. Il signe avec les Italiens le traité de Wuchale, censé assurer la paix et l'amitié. Cependant, suite au constat par les Éthiopiens d'une tromperie italienne, ceux-ci abrogent le traité en 1893, conduisant l'Empire vers la guerre, déclenchée en 1895. Le conflit s'achève par la célèbre bataille d'Adoua au cours de laquelle plus de 100 000 Éthiopiens battent l'armée italienne[8]. Ce succès garantit à l'Empire son indépendance et à Menelik II, la reconnaissance internationale de la souveraineté éthiopienne. Outre cette victoire face au colonialisme, le Negusse Negest va marquer l'Histoire éthiopienne par ses politiques de modernisation et ses conquêtes territoriales donnant au pays ses frontières actuelles.

    L'Éthiopie du début du XXe siècle à la chute de l'Empire

    Au début du XXe siècle, durant les années 1910-1920, deux souverains aux personnalités bien différentes vont se succéder : Ledj Eyassou et Zewditou I. Le premier est officiellement au pouvoir de 1913 à 1916, son bref règne est particulièrement agité[h 28]. Son désintérêt pour les affaires publiques, sa proximité avec les milieux musulmans et sa politique antagoniste avec les puissances européennes voisines pousse la noblesse éthiopienne à le renverser lors du coup d'État du 27 septembre 1916[h 29]. Zewditou I arrive sur le trône impérial, son règne voit l'émergence de Teferi Mekonnen, nommé régent et prince lors du coup d'État[h 30]. Au cours des années 1920, les progressistes et les conservateurs s'opposent de la Cour[h 31]. Les seconds s'opposent aux volontés d'ouverture sur le monde que défendent les premiers. En 1923, en faisant de l'Éthiopie le premier pays africain adhérant à la Société des Nations, Teferi remporte une victoire[h 31].

    Durant les années 1920, il conduit des politiques de modernisation dans tous les domaines, aussi bien sociaux, avec l'abolition de l'esclavage, qu'économiques et juridiques[h 31]. Ce processus se poursuit sous son règne débuté le 3 avril 1930, suite au décès de Zewditou ; Teferi est couronné le 2 novembre 1930 sous le nom de Haile Selassie I. Une nouvelle Constitution, la première de l'Histoire éthiopienne, est promulguée en 1931, de nombreuses écoles sont construites, l'économie est réformée et le pouvoir politique centralisé ; tout est entrepris pour mettre l'Éthiopie à l'abri d'une invasion coloniale[h 32]. Cela n'empêche pas le déclenchement d'une guerre avec l'Italie fasciste en 1935 qui débouche sur une défaite éthiopienne et le début d'une occupation partielle du pays pendant cinq ans durant lesquels une résistance nationale s'organise[h 33]. En 1941, année de la libération, s'ouvre une nouvelle période nommée Addis Zemen (en français : Nouvelle Ère). Il s'agit pour Haile Selassie de reprendre les chantiers ouverts en début de règne. Le pays connaît une période d'industrialisation et de croissance économique mais également divers troubles[h 34]. En effet, des rébellions éclatent dans le Tegré en 1943, ainsi que dans le Godjam, le Balé, l'Ogaden et en Érythrée durant les années 1960[h 35]. À ces mouvements, viennent s'ajouter des manifestations contre le pouvoir politique ainsi que des grèves. Le mouvement est pris en main par un comité de militaires appelé Derg qui parvient en septembre 1974 à destituer Haile Selassie Ier et à renverser la plus vieille monarchie du monde[h 36].

    L'Éthiopie de 1974 à nos jours

    La révolution et régime du Derg

    Mengistu Haile Mariam, membre du Derg, dirige le pays de 1977 à 1991.

    Le 12 septembre 1974, Haile Selassie est déposé et arrêté, les anciens dignitaires sont emprisonnés, les grèves et manifestations sont interdites[p 1]. Le Derg, la junte militaire, commence à s'installer au pouvoir. Les étudiants sont envoyés dans les provinces afin de mener des campagnes d'alphabétisation et diffuser la nouvelle idéologie[p 1]. L'État prend contrôle de l'économie, plusieurs entreprises sont nationalisées. Enfin, un grand parti unique est mis en place sur une base nationale et socialiste[p 2]. Si le Derg arrive initialement à affirmer son autorité, les partis politiques civils réclament un transfert du pouvoir et le retour des militaires dans les casernes. Les deux principaux partis d'opposition sont le Meison [Note 5] et le Parti révolutionnaire du peuple éthiopien (PRPE). Les affrontements entre le deuxième parti et le régime vont dégénérer et de la fin 1976 à la fin 1978, une phase pendant laquelle le pays vit « deux années terribles »[p 3]. Les confrontations sont particulièrement brutales et la répression accentue le radicalisme. Les familles des membres du PRPE sont visées et la participation de jeunes écoliers aux côtés du PRPE conduit le Derg à massacrer des classes entières[p 3]. Du 29 avril au 1er mai 1977, plus d'un millier d'étudiants et lycéens sont assassinés[p 3]. Cette période de violence politique, surnommée Terreur rouge, a marqué les Éthiopiens. Les meurtres sont également courants au sein du Derg où les rivalités entre personnes donnent lieu à des arrestations et à des fusillades[p 2]. C'est finalement le lieutenant-colonel Mengistu Haile Mariam qui émerge au sein de la junte et qui dirige le pays à partir de 1977.

    Cette même année, le pays fait face à une offensive de l'armée somalienne qui envahit le territoire national en juillet. La guerre de l'Ogaden est déclenchée ; avec le soutien de l'URSS et Cuba, l'Ethiopie remporte le conflit[p 3]. Toutefois, c'est dans le nord du pays que le régime rencontre de vraies difficultés militaires face aux mouvements du Tegré et de l'Érythrée. Durant cette guerre civile, les violences touchent également des civils et favorisent les séparatistes érythréens qui progressent. La fin du Derg semble se rapprocher lorsque les deux principaux mouvements de guérilla, le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) et le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) coordonnent leurs opérations à partir de la moitié des années 1980[h 37]. Une série de victoires conduit le premier mouvement à élargir ses objectifs en fondant une coalition : le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), censée libérer tout le pays. Le 21 mai 1991, Mengistu Haile Mariam décide de fuir le pays et une semaine plus tard, les forces du FDRPE pénètrent dans la capitale. Le 28 mai 1991, le régime du Derg est tombé[h 38] et la date est devenue un jour de fête nationale.

    L'Éthiopie sous le FDRPE

    Meles Zenawi, actuel Premier ministre d'Éthiopie.

    De 1991 jusqu'en 1995, le pays est dirigé par un gouvernement de transition chargé de mener l'Éthiopie vers un régime démocratique. En 1992, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) remporte les premières élections multipartites de l'Histoire du pays et prépare une nouvelle Constitution. L'année suivante, le référendum pour l'indépendance de l'Érythrée, effectué en accord avec le FDRPE, voit la victoire des séparatistes. En 1994, l'assemblée constitutante vote la ratification de la nouvelle Constitution qui entre en vigueur en août 1995. La République fédérale démocratique d'Éthiopie est officiellement proclamée. La transition s'est effectuée rapidement et dans une atmosphère relativement calme.

    Le FDRPE va néanmoins faire face à quelques difficultés. En 1998, l'Érythrée envahit l'Éthiopie et déclenche une guerre qui va durer deux ans. Le conflit fait plus de 80 000 morts et voit la victoire des troupes éthiopiennes. Depuis les rapports restent difficiles entre les deux États. Le gouvernement central est également confronté à deux rébellions armées, le Front de libération Oromo (FLO) et le Front national de libération de l'Ogaden (FNLO). Ce dernier est d'ailleurs soutenu par l'Union des tribunaux islamiques, un mouvement actif en Somalie où l'Éthiopie est intervenue, en soutien au gouvernement officiel de Mogadiscio, de 2006 à 2009.

    En 2005, les élections générales ont vu la montée des partis politiques de l'opposition qui ont remporté de nombreux sièges au parlement national et aux conseils régionaux. Ceux-ci ont toutefois contesté les résultats qui ont permis au FDRPE de se maintenir au pouvoir, des manifestations violentes ont éclaté à Addis Abeba et plusieurs opposants ont été arrêtés.
    Si les élections générales de 2010 ont suscité une même passion avec un taux de participation de 90%[9], les résultats n'ont pas confirmé la tendance de 2005. Au contraire, le FDRPE et ses alliés ont remporté la quasi-totalité des sièges de la chambre basse tandis que l'opposition ne s'est imposé que dans deux circonscriptions[10]. Cette écrasante victoire à 99%[11], contestée par les opposants, renforce la présence du parti de Meles Zenawi dans toute l'Éthiopie. Enfin, ces élections se distinguent des précédentes par le calme et le climat serein dans lequel le processus s'est déroulé.


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