• Le Nil Bleu, pomme de discorde entre l'Egypte et l'Ethiopie

    Le Nil Bleu, pomme de discorde entre l'Egypte et l'Ethiopie

    Depuis une semaine, cette tension n'a pas baissé d'un cran ; et pour cause, il s'agit d'un sujet fort sensible. Le 28 mai dernier, l'Ethiopie a procédé, à la déviation du cours du Nil Bleu pour lancer la construction d'un barrage baptisé « Barrage de la renaissance ».

    « Nous devons déjà chercher à nous doter de missiles de longue portée », « Nous devons conclure des accords avec la Somalie, l'Erythrée et Djibouti pour les utiliser comme bases contre l'Ethiopie », « Il faut profiter de leur fragilité et demander à nos services de renseignements de jouer sur leurs problèmes ethniques, tribaux et religieux ». Ce sont là quelques « conseils » que les chefs des partis islamistes ont donné avant-hier lundi au chef d'Etat égyptien. Mohamed Morsi les avait convoqués au palais présidentiel pour discuter de la construction d'un barrage éthiopien sur le Nil, objet de tous les fantasmes. Comme on peut le constater, les propos étaient on ne peut plus belliqueux ; en plus, ils étaient retransmis en direct. Ce qui a créé une très vive tension entre les deux pays.

    Depuis une semaine, cette tension n'a pas baissé d'un cran ; et pour cause, il s'agit d'un sujet fort sensible. Le 28 mai dernier, l'Ethiopie a procédé, à la déviation du cours du Nil Bleu pour lancer la construction d'un barrage baptisé « Barrage de la renaissance ». C'est un projet pharaonique qui va nécessiter un investissement colossal - plus de six mille milliards de nos francs. A la fin des travaux en 2016, ce sera le plus grand barrage d'Afrique. Il mesurera145 mètres de haut sur 1800 mètres de long. Il produira alors 6.000 Mégawatts d'électricité, soit l'équivalent de six centrales nucléaires, estiment les spécialistes. De quoi permettre à l'Ethiopie de satisfaire la demande intérieure, mais aussi de revendre de l'électricité à ses voisins.

    Mais voilà, ces voisins au premier rang desquels l'Egypte et le Soudan s'opposent farouchement à ce projet. Plusieurs raison sont invoquées : la construction du barrage viole un vieil accord datant de l'époque coloniale. Ce traité édicté par la Grande-Bretagne, alors puissance tutélaire, avait attribué en 1929 la part du lion à ces deux pays situés en aval du fleuve: environ 87 % des eaux disponibles. L'Ethiopie dont 85% des eaux du Nil proviennent de son territoire requiert une meilleure redistribution des cartes, à présent qu'elle est devenue une petite puissance régionale. Selon certains spécialistes, une redistribution des eaux du Nil pourrait transformer à terme l'Egypte en un véritable désert ; d'où le ton belliqueux des Egyptiens.

    Pour mémoire, le Nil Bleu, un des deux affluents du Nil, le plus long fleuve du continent, prend sa source au lac Tana, sur les plateaux d'Éthiopie, avant de confluer au bout de 1600 km avec le Nil blanc à Khartoum, au Soudan et en Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

    L'exploitation du Nil fait depuis très longtemps l'objet de crispations entre d'un côté, l'Égypte et le Soudan, et de l'autre, les huit autres pays riverains.


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