• Le mois dernier, des sonorités de l'Espagne classique ont résonné dans un endroit inhabituel : le Théâtre national éthiopien à Addis-Abeba. Les étudiants de l'École Yared, seul institut éthiopien d'enseignement supérieur en matière de musique, étaient sous la direction de Silvia Sanz Torre, chef de l'Orchestre métropolitain de Madrid. L'occasion de rencontrer quelques élèves de cette école.

    "Ce concert a encouragé les étudiants à poursuivre leurs études et à beaucoup travailler", affirme Tadele Tilahun, directeur de l'école Yared. "Au cours des 30 à 40 dernières années, il n'y a pas eu de concert d'un orchestre essentiellement formé par des étudiants ou des enseignants venant d'Éthiopie."

    Depuis plus de quatre décennies, Yared, qui fait partie de l'Université d'Addis-Abeba, est devenue un endroit spécial pour les musiciens en herbe, fraîchement sortis du secondaire.

    Inspiration de l'horticulture et de Yanni

    Prenons Eyuel Mengistu. Il joue de la contrebasse, même si ce n'était pas le premier instrument de choix de ce jeune homme de 24 ans. "J'avais l'habitude de jouer du krar, un instrument traditionnel", confie-t-il. En fait, Eyuel n'avait même pas réalisé qu'il voulait faire de la musique jusqu'à ce qu'il entame des études en horticulture pour une durée de trois ans - c'est alors qu'il a commencé le clavier et c'est ce qui l'a amené à Yared.

    "Lorsque j'ai été accepté, je voulais étudier le piano, mais il y avait de nombreux élèves avec la même préférence", se souvient-il. "Puis j'ai choisi la trompette... Mais au bout de six mois, j'ai décidé de jouer de la contrebasse."

    Après cinq ans, les étudiants à Yared sont censés avoir terminé leurs études, obtenant de ce fait une licence ou un diplôme d'art. La plupart commencent alors à travailler en tant que musiciens classiques.

    Selamawit Aragaw offre un bon exemple. "J'ai été assistante à l'école Yared et ... bientôt je vais passer chargée de cours", dit-elle. "Mais à part cela, je donne beaucoup de cours privés de violon et j'ai un quartet avec lequel je joue dans différents hôtels."

    La carrière de Selamawi a également commencé à Yared. "Quand j'avais 16 ans, j'avais l'habitude de regarder une émission à la télé tous les samedis avec un grand orchestre dirigé par le musicien grec Yanni, raconte-t-elle. A partir de là, j'étais persuadée que je voulais devenir violoniste." Comme l'explique la jeune femme maintenant âgée de 27 ans, à cette époque, une annonce publicitaire sur l'école Yared a attiré son attention. Et le reste appartient à l'histoire.

    Perspectives d'avenir

    Si tous les étudiants éthiopiens sont comme ceux de Yared, la nouvelle génération de musiciens classiques d'Éthiopie a de bonne chance de briller.

    Eyuel, le bassiste, n'a pas encore terminé ses études. Mais lorsqu'il les aura terminées, lui aussi entend poursuivre dans l'enseignement. "De plus, j'aimerais être un compositeur et commencer à jouer de la contrebasse sur scène dans les milieux de jazz."

    En attendant, Mengistu est tributaire de Yared. "Mes amis et moi nous ne pouvons étudier qu'à l'école, parce que l'école prête les instruments, mais nous ne pouvons pas les faire sortir de là", explique-t-il.

    Ce que le directeur de l'école, M. Tilahun, prend en compte dans l'organisation de l'école. "Les défis sont encore énormes", lance-t-il. "Les étudiants ne peuvent pas s'acheter des instruments acoustiques, ils coûtent cher et sont difficiles à trouver, par conséquent c'est l'école qui doit les fournir. En outre, la main-d'oeuvre est limitée, de sorte que la qualité et la quantité doivent être améliorées afin de maintenir un intérêt accru pour la musique classique au sein de la société éthiopienne."


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    Ouest France le lundi 24 décembre 2012

     

     

     

     

    Soleil d'Éthiopie, petite association au service d'enfants éthiopiens oeuvre, dans une région délaissée du Sud-Ouest. Dix-huit mois après la crise alimentaire qui a frappé la Corne de l'Afrique, gros plan sur ses projets soutenus par Ouest-France Solidarité.

    Qui se soucie de la région du Kaffa où le caféier pousse depuis la Préhistoire ? Trop verte pour les grosses ONG. Trop au Sud pour un gouvernement verrouillé par les « Nordistes ». Le sort de cette partie de l'Éthiopie, où survivent misérablement des minorités discriminées, a ému Élisabeth et Jean-Louis Belet. Ce couple hors du commun, parents de 12 enfants, dont 8 ont été adoptés, se rend sur place, à ses frais, depuis 2001.

    Touchés par le sort des enfants des rues, ils ont créé l'association Soleil d'Éthiopie pour financer une école à Jimma, à 350 km d'Addis Abeba. L'établissement, qui applique la pédagogie Montessori, accueille 177 élèves de 3 à 8 ans et leur fournit quotidiennement le repas qu'ils n'auraient pas chez eux. Le plus souvent, une galette d'injera qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la galette de blé noir, le goût, acide, excepté.

     

    Au fil du temps, Élisabeth et Jean-Louis Belet ont été sollicités pour d'autres actions. L'association redistribue 100 % des sommes reçues. Elle travaille en étroite collaboration avec le clergé catholique local. Autant qu'elle le peut, la population met la main à la pâte.

     

    Plusieurs projets ont été menés à bien aux environs de la ville de Bonga, à une centaine de kilomètres de mauvaise route, au sud de Jimma. En 2011, la région a fortement souffert de la sécheresse. Impossible de connaître précisément l'ampleur du désastre. Paradoxe d'une famine dans une région « verte » où les plus faibles sont morts dans l'indifférence. Ouest-France Solidarité s'est appuyé sur Soleil d'Éthiopie pour venir en aide à ces populations éprouvées. Un an et demi après, quelle est la situation ?

     

    En cette mi-novembre, le paysage montagneux, à plus de 2 000 m d'altitude, a retrouvé sa couleur verte. La saison des pluies s'achève. Nous partons à Chiri, une bourgade de 6 000 habitants à une heure et demi de Bonga. Sur la piste défoncée, le 4 x 4 du père Alemayehu soulève un épais nuage de poussière. On croise des femmes lourdement chargées, des hommes à dos de mule, des vaches, des singes...

     

    50 € par mois et par enfant

     

    À l'arrivée, dans l'enceinte du presbytère, seize jeunes filles nous accueillent devant l'internat qui a été financé par les lecteurs de Ouest-France à hauteur de 21 000 €. Elles sont toutes là, souriantes au milieu des fleurs. La cérémonie du café va pouvoir commencer. Le moment est important. Un cri du coeur : « Nous sommes bien ici ! »

     

    Elles partagent quatre chambres, deux pièces communes pour manger et travailler, et une douche (quand il y a de l'eau...). Des enseignants se relaient pour leur donner des cours du soir. Elles habitent à des heures de marche. « Une dizaine », assure Bogalch Mengesha, 16 ans, six frères et soeurs. « Moi, c'est plus de cinq heures », confie Abebayu Sahelle, 15 ans. Sa mère est seule et n'a pas de travail. Son père est parti sans laisser d'adresse.

     

    Comme leurs amies, sans l'internat, elles ne seraient pas scolarisées. Les familles (sur)vivent dans le dénuement le plus extrême et n'ont pas toujours de quoi habiller leurs enfants. Certaines appartiennent à la minorité méprisée des Manjas. Ici, sous la houlette du père Awoke, les ados apprennent aussi à s'occuper du potager et du poulailler. Tout compris, il faut compter environ 50 € par mois et par enfant pour assurer la vie à l'internat. « Des parrains sont bienvenus », espère le jeune prêtre.

     

    Tout le monde n'est pas aussi bien loti. L'expédition se poursuit plus près du Soudan-du-Sud, à Dekia. Il n'y a pas de route. Après 4 h à dos de mule et de marche jusqu'aux genoux dans la boue (quand la pente se fait trop rude), place à un tout autre « internat ».

     

    La masure date de plus de 50 ans et héberge 19 garçons dans des conditions difficiles. Le père Worku nourrit les ados comme il peut. Un bout de pain ou de patate arrosé d'une tasse de thé. Grâce à la générosité des lecteurs de Ouest-France, un véritable internat sera construit, l'an prochain, pour un montant de 25 000 €.

     

    À côté, une église construite, il y a une cinquantaine d'années, par un missionnaire vendéen, le père Limousin, dont tout le monde, ici, se souvient avec émotion. Aux alentours, les familles (nombreuses) logent dans des huttes de bois et de terre, à même le sol, dans la promiscuité la plus totale, au milieu des poules et des chèvres. Un feu à l'intérieur et une porte pour seule ouverture. Et pourtant, le voyageur y est reçu comme un roi. Autour d'un bon café.


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  • Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement  a approuvé un projet de 125 millions de dollars pour la première phase d'un programme visant, aux termes de ce communiqué de presse, à renforcer la résilience face à la sécheresse et à offrir des moyens de subsistance durables dans la corne de l'Afrique.

    Trois pays, Djibouti, l'Ethiopie et le Kenya ainsi que le secrétariat de l'Igad sont concernés par la première étape de ce projet régional financé sous forme de prêts et de dons provenant du Fonds africain de développement (FAD) à compter de 2013.

    Les dons FAD, d'une valeur de 15 millions de dollars en faveur de Djibouti et de 7 millions de dollars au secrétariat de l'Igad, et les prêts FAD dont les montants, 46 et 56 millions de dollars en faveur respectivement de l'Ethiopie et du Kenya, vont soutenir les activités visant à rétablir les moyens de subsistance en investissant dans la gestion des ressources naturelles (eau, pâturages), celle intégrée des terres, la restauration et la protection de l'écosystème, et dans les infrastructures agricoles et d'élevage.

    Le projet contribuera aussi à améliorer les infrastructures de stockage, de commercialisation et de transport telles que les routes rurales. Il vise à s'attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité de la région pour forger une résilience face à la sécheresse à moyen et long termes, consolider davantage la paix et enfin promouvoir l'utilisation équitable des ressources naturelles limitées.

    Certaines zones reconnues comme sujettes à la sécheresse sont ciblées, telles Beyya Dader, Gaggade-Derela et Weima à Djibouti, Afar et Somali en Ethiopie, et Baringo, Isiolo, Marsabit, Samburu, Turkana et Pokot Ouest, six comtés arides et semi-arides au Kenya. Selon les estimations, le projet bénéficiera à 12 millions de personnes, 98 millions de bovins et 173 millions d'ovins et de caprins victimes des sécheresses. La mise en oeuvre de ce programme vert et inclusif aura un impact environnemental et socioéconomique indéniable.»


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  • Libreville — La Banque mondiale a félicité l'Ethiopie pour avoir initié des réformes pour réduire l'inflation galopante et réduire la dette publique à des niveaux raisonnables, indique un rapport pârvenu à la rédaction d'Infosplusgabon et qui souligne que les objectifs ambitieux de réduction de la pauvreté sont à portée de main.

    L'économie de l'Ethiopie a eu un taux de croissance deux fois supérieur à celui de la région Afrique ces dix dernières années, en moyenne de 10,6% du Produit intérieur brut (PIB) chaque année entre 2004 et 2011, comparé à 5,2 pour cent en Afrique sub-saharienne, selon le rapport publié vendredi.

    "L'Ethiopie a fait des progrès dans le contrôle d'une inflation en hausse persistante qui a affecté l'économie ces deux dernières années en resserrant sa politique fiscale et monétaire", a-t-il souligné.

    L'inflation annuelle est passée de 33% en 2011 à 15,8% en octobre 2012, tandis que la dette publique est sur une tendance à la baisse à 35% du PIB en 2011/12. L'Ethiopie présente un faible risque de surendettement extérieur.

    "C'est une bonne nouvelle pour les pauvres et l'ensemble de l'économie", a déclaré le directeur Pays de la Banque mondiale pour l'Ethiopie, Guang Zhe Chen.

    "L'objectif du gouvernement de réduire la pauvreté à 22,2% d'ici à 2014/2015 est ambitieux mais peut être atteint", selon ce responsable de la Banque mondiale.

    En Ethiopie, quelque 2,5 millions de personnes ont été tirées de la pauvreté ces cinq dernières années comme conséquence de cette forte croissance économique, qui a réduit le taux de pauvreté de 38,7% à 29,6% de 2004/2005 à 2010/2011.

    Les performances fiscales de l'Ethiopie semblent adéquates, étant donné la situation économique actuelle et les besoins de financement pour le développement, selon le rapport.

    La croissance des exportations a principalement été favorisé par le volume de croissance d'une variété de groupes de produits, indiquant que l'Ethiopie diversifie de plus en plus sa base d'exportation.

    Bien que l'aide à l'Etat comme les subventions sont passées de 1,6% du PIB en 2010/2011 à 1,2% du PIB en 2011/2012, les collectes de revenus ont été boostées par la réforme fiscale de 2010, tandis que les réformes du budget ont renforcé les dépenses publiques.

    "L'Ethiopie est une des rares grandes économies enclavées du monde qui exporte plus de services que de produits", a déclaré Lars Christian Moller, économiste principale et chef de secteur pour l'Ethiopie.

    La Banque attribue la croissance économique de l'Ethiopie principalement à la modernisation agricole, au développement de nouveaux secteurs d'exportation, à la forte demande mondiale de matières premières et aux investissements dans le développement par le gouvernement.

    "Il y a une perception largement répandue que l'avantage comparatif d'un pays à faible revenu comme l'Ethiopie réside dans l'exportation de produits de base et à forte intensité de main-d'oeuvre", a déclaré M. Moller.


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  • Africa Top Sports (Lome)

    Après une Coupe Cecafa décevante (éliminée en quarts de finale), l'Ethiopie entame enfin sa préparation pour la prochaine CAN. Le sélectionneur a publié une liste de 26 joueurs qui vont entrer en stage dès cette semaine. Le groupe comporte 10 joueurs issus du club champion du pays St George. D'autres formations comme Dedebit FC, Ethiopian Coffe, EEPCO, etc approvisionnent également les Antilopes Walya.

    Sewinet Bishaw a désormais moins de 40 jours avant le début de la compétition pour mettre ses joueurs à niveau. Ils affronteront notamment en amical le 12 janvier le Maroc.

    Après 31 ans d'absence de la grande messe continentale, l'Ethiopie a été logée dans le groupe C. Elle se mesurera à la Zambie, au Nigéria et au Burkina Faso. De quoi déjà dire que la tâche ne sera pas aisée.

    Le groupe

    Degu Abebe, Biadgelegn Elias, Abebaw Butako, Shemelis Bekele, Adane Girma, Oumed Oukri, Fitsum Gebre-Mariam, Alula Girma, Yared Zenabu, Zerihun Tadele, Zerihun Tadele, Sisay Bancha, Getaneh Kebede, Berhanu Bogale, Aynalem Hailu, Seyoum Tesfaye, Aklilu Ayenew, Addis Hintsa, Menyahel Teshome, Behailu Assefa, Jemal Tassew & Dawit Estifanos, Asrat Megersa, Fikru Tefferi, Dereje Alemu, Medhane Tadesse, Mulualem Mesfin


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